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Jean Ginsberg, la naissance du logement moderne

lundi 1er avril 2019

Très tôt acquis aux idées du Mouvement moderne, Jean Ginsberg (1905-
1983) fait sienne cette nouvelle esthétique dès son arrivée à Paris en 1924, et la
met en oeuvre dès ses premières réalisations des années 1930, des immeubles
de logements destinés à une bourgeoisie éclairée et moderniste. Il utilise en
façade la plastique des grandes villas d’avant-garde réalisées par ses maîtres, au
premier rang desquels Le Corbusier, et crée à l’intérieur des typologies
distributives répondant aux aspirations de jeunes urbains aisés recherchant des
appartements plus petits et conçus de manière plus rationnelle pour limiter les
coûts et le besoin en domesticité. Le succès est immédiat.
Avec son associé Franz Heep, il développe le prototype de l’immeuble
d’habitation de belle facture pour les couches supérieures de la société
parisienne : des appartements de standing, soumis à un rationalisme
économique jusqu’alors inconnu, adoptant un fonctionnalisme efficace où
domine le goût du détail. La typologie distributive qu’il met au point à cette
occasion se diffuse ensuite, au cours des années 50 et 60, aux appartements de
la classe moyenne et du logement social.
Lui-même maître d’ouvrage de ces premières réalisations, Ginsberg abandonne
le contrôle de la maîtrise d’ouvrage au fur et à mesure qu’il adopte la
production de série à partir des années 1950. Dans le contexte du boom
économique de la fin des années 1960, à la tête de l’une des plus importantes
agences françaises, il construira également des résidences immobilières sur la
côte méditerranéenne, notamment à Antibes et à Monaco où il réalise entre
1971 et 1978 le complexe des Spélugues, au pied du casino de Charles Garnier.

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